L’idée que je veux partager au public du TEDX
Je désire partager les idées fondatrices de mon projet de village-école :
- être mû par une ouverture de conscience sur l’évolution humaine, la transition, l’écopsychologie. L’ëtre humain est un ëtre divin, universel, qui contient le monde en lui et fait partie du monde. « Je suis le monde et le monde est moi » Jiddu Krishnamurti
- le lieu et les humains adultes qui y résident sont le terreau dans lequel les enfants peuvent rester le plus proche de ce qu’ils sont au départ, avec le moins possible de conditionnements inconscients et un nouveau conditionnement vers et avec la nature
- la nécessité pour l’adulte de pouvoir, à chaque instant, dans chaque expérience vécue, dans chaque relation, voir la part de lui qui se reflète en l’autre et ainsi se réapproprier son propre fonctionnement
- avoir déjà avancé sur le point précédent ou être en chemin
- l’intérêt d’un travail personnel sur nos blocages liés à notre passé familial, transgénérationnel, culturel
- l’enfant est une personne et il me fait miroir au même titre qu’un adulte de ce village
- accepter, mettre en place et utiliser régulièrement un organe de gestion des conflits basé sur la CNV et les cercles restauratifs
- accueillir des stages créatifs, des pédagogies inspirantes, des conférences, des forums ouverts, des artistes en résidence, exprimer sa créativité
- œuvrer en faveur du collectif, du plus grand que soi «voir plus loin que le bout de son nez»
- construire avec l’idée d’une transition écologique (eau, énergie, déchets …), tendre vers une autonomie énergétique
- accueillir la mixité générationnelle et transgenre
- créer et utiliser des espaces communs
- respecter la vie et des besoins personnels de chacun
- un lieu adapté aux personnes à handicap physique
- un ou plusieurs lieux adaptés pour personnes âgées (infirmière et aide sur place ou proches) avec la possibilité d’y vivre et d’y mourir
- un lieu où puissent naître les enfants
Ma bio :
J’ai appris à lire et écrire avec mon grand-père directeur d’école. C’est avec joie que j’allais chaque matin à l' »école de Pépé » pendant les vacances. J’ai imprimé en moi le plaisir associé à l’apprentissage. J’étais chez une nourrice pendant la primaire et j’ai intégré le collège dans un milieu déjà connu, avec ma maman enseignante, et donc avec un ancrage affectif.
Ma scolarité a commencé à devenir « désagréable » et même « une descente aux enfers », au lycée, où j’ai quitté tous mes repères pour arriver dans un milieu inconnu et sans plus aucun lien affectif.
Mon niveau précédent et ma facilité d’apprendre m’ont permis de maintenir un niveau scolaire à peu près correct pour arriver (après plusieurs redoublements) à devenir enseignante moi-même. Et là, j’ai commencé à comprendre que le problème que j’avais rencontré au lycée, certains, sinon la majorité des enfants le rencontraient plus tôt et, soit s’y adaptaient plus ou moins bien selon le suivi et le niveau scolaire de la famille, soit le rejetaient.
J’ai arrêté d’enseigner pour prendre le métier de maman, un travail à part entière, d’autant que j’ai accompagné 4 enfants dans leur apprentissage à la vie.
J’ai aussi appris, lors de mes recherches sur moi-même, que j’étais un enfant un peu « à part », hypersensible. Je le suis toujours adulte, avec la conscience en plus et les moyens que j’ai trouvé de bien « vivre avec ».
Dans la phase « parent », grâce à mon 3e enfant, j’ai pu expérimenter les angoisses d’un enfant en phobie scolaire et j’ai commencé à m’interroger sur une autre façon d’acquérir les connaissances, en me dirigeant vers différentes pédagogies mais aussi de méthodes et outils de bien-être, comme la CNV et la méditation de pleine conscience , que j’enseigne depuis 12 ans.
J’ai aussi développé depuis 27 ans beaucoup de côtés artistiques, théâtre, dessin, peinture, danse, chant. J’ai appris et enseigné le massage ancestral hawaïen et énergétique.
J’ai l’élan -inné et acquis- de transmettre mes connaissances.
En quoi, mon idée est-elle innovante ?
Beaucoup d’expériences de ce type ont déjà eu lieu, depuis les années 70 notamment.
Elle débute au premier cercle qu’est la première cellule au moment de la conception de l’enfant, qui provient de la relation entre deux adultes conscients de leur conditionnement passé, de leurs blessures, et conscients que tout n’a pas été observé encore à la lumière de la connaissance, conscients qu’il reste des zones d’ombre à éclairer.
Le deuxième cercle plus grand sera celui de la bulle autour de l’enfant pendant la croissance dans le ventre, constitué par sa relation avec la mère.
Ce cercle grandit avec l’accueil de la personne proche de la maman et de l’enfant, puis dans les relations avec la famille, les amis et s’agrandit toujours plus grâce aux nouvelles relations rencontrées.
Dans la plupart des cas, au moment du passage à la crèche ou l’école, c’est dans un nouveau cercle que l’enfant va se retrouver, et ce ne sont pas souvent des personnes qui ont fait et font aussi ce travail d’épluchage ». C’est souvent uen lotterie de tomber sur un « bon prof ».
L’idée innovante de mon projet de village-école est que ce nouveau cercle, l’école, soit incluse dans le village et que ses enseignants aient choisi les valeurs, outils et environnement que je propose.
Cette école ferait déjà partie de la vie de l’enfant depuis tout petit, au même titre que les autres lieux présent dans le village. Et la vie du village lui-même serait une école pour lui.
Un cercle dans un cercle dans un cercle … à l’infini, avec cette valeur moteur pour adultes et enfants, que chaque cercle respecte le sens de notre existence.
Mon idée est basée notamment sur mes observations au sein de ma famille (je suis mère de 4 enfants et grand-mère d’un petit garçon de 2 an et demi), sur les nouvelles découvertes du développement de l’enfant au regard des neurosciences et des nombreux témoignages de la famille d’André Stern, son père Arno et son fils Antonin, avec 2 générations d’enfants « qui ne sont pas allés à l’école ».
Quand des enfants se sentent en sécurité affective, avec la possibilité d’être proche de la nature, ils apprennent quasiment sans effort. L’apprentissage se fait dans la continuité du jeu. Ils ne ressentent pas la cassure entre la vie à l’école, avec la pression de devoir « réussir à apprendre », et la vie d’avant, celle où il jouait en apprenant tranquillement en même temps
Mon idée de « village-école » a donc émergé depuis 2 ans en imaginant un lieu où les enfants vivent dans le lieu où leur école serait déjà accessible et où il n’y ait pas de coupure entre les 2 milieux, avec une richesse de rencontres liée à l’ouverture de ce village aux personnes extérieures, et une richesse émotionnelle avec des adultes conscients dont ils peuvent s’inspirer.
En quoi mon idée se rapproche -t-elle du thème :: Le cercle créateur de libertés : être entouré pour mieux grandir ?
Dans mon idée, le village est un CERCLE autour de l’enfant. Il va pouvoir s’y développer et rester le plus possible libre d’être ce qu’il est au départ.
Mon idée va créer le contexte (le cercle) qui va lui permettre de « coller » au plus proche de ce qu’il est avec le moins de conditionnements « contre-nature » hérités des adultes qui l’entourent.
En effet, l’adulte aura déjà fait (ou sera en train de faire) ce travail d' »épluchage » des couches qui l’entravent, vers sa liberté d’être ce qu’il est profondément, c’est-à-dire son essence.
C’est une expérimentation au service du développement de l’enfant, dans un nouveau conditionnement plus proche de sa nature d’humain et du vivant, libéré le plus possible des conditionnements dus à son passé familial.
Mon idée part des besoins de base nécessaires à l’enfant pour grandir :
- apprendre à manger, marcher, parler en sécurité
- avoir des limites exprimées clairement
- se sentir contenu, à l’abri, accompagné, protégé, recevoir des soins
- appartenir à un groupe
Pour MIEUX GRANDIR, par rapport à l’éducation actuelle générale, il a besoin de :
- expérimenter dans un groupe riche en nourritures diverses, alimentaires ou non
- vivre dans un environnement sain physique et psychique, un bon terreau
- être écouté, être lui-même dans sa spécificité
- comprendre ses propres émotions, pouvoir s’exprimer
Ca implique pour lui d’ETRE ENTOURE d’adultes :
- déterminés et ouverts, qui savent (ou ont appris) à s’écouter, à comprendre leurs émotions et s’exprimer clairement
- qui vivent des expériences riches eux-mêmes
- conscients de leurs limites, attachements, blessures, erreurs
- conscients et acteurs de la transition écologique
afin qu’il s’en inspire.
Ca implique aussi qu’il puisse :
- devenir cré-ACTEUR de sa vie
- laisser parler son enthousiasme à travers le jeu, l’art, la nature, les mains dans la terre …
- faire l’apprentissage de la conscience de ses actes,, de ses choix et leurs conséquences
Mieux grandir, ça implique aussi d’avoir la LIBERTE : - d’être soi
- de choisir son chemin
- de garder son élan de vie
- de devenir des adultes conscient
Et enfin de DEPASSER LES LIMITES par la conscience que : - tout est possible ici et maintenant
- il peut changer le monde en changeant sa réalité
- il peut envisager et créer un nouveau collectif acceptable humainement, modélisable et transmissible
- il peut voir et expérimenter qu’il est possible de restaurer la génération précédente en impactant la suivante
Ce CERCLE Village-Ecole sera comme un OEUF avec sa membrane et sa coquille au tracé doux et sécurisant pour y grandir et, à la fois, poreuse pour accueillir et aller vers l’extérieur